Les dépossédés

Le capitalisme a véritablement crée des richesses.

Il a su en trouver là où l’on n’en voyait pas.

Ou plutôt, il a crée de la valeur là ou l’on ne voyait que des richesses.

En monétarisant la nature, en donnant une valeur à chaque chose,

un prix à la biodiversité,

il achève dans un même mouvement de la saccager en la protégeant.

À l’époque de l’anthropocène et de la sixième extinction des espèces,

la compensation biodiversité pourrait bien constituer

l’ultime fuite en avant du nihilisme marchand.

Un film sur la compensation biodiversité, la financiarisation de la nature et les biens communs.

A l’heure où une nouvelle loi sur la biodiversité, dix mois après son passage devant l’Assemblée est présentée au sénat, ce documentaire revient sur un amendement faisant débat : celui concernant la compensation. Inscrit dans la législation dès 1976 mais jamais appliqué, le principe de compensation oblige un aménageur à compenser les dégâts qu’il cause sur la nature, en protégeant ou en restaurant un territoire équivalent à celui qu’il vient de détruire. Mais cette nouvelle loi qui autorise la création de « réserves d’actifs naturels » ouvre aussi la voie à une monétarisation de l’environnement qui attise les craintes de certains écologistes. S’il suffit maintenant de compenser et d’acheter la nature, qu’est-ce qui arrêtera celui qui à les moyens de payer ? Quelques mois après la COP21 et alors que l’État s’apprête à reprendre l’offensive contre Notre-Dame-des-Landes, la monétarisation de l’environnement semble être ici l’ultime fuite en avant du nihilisme marchand : protéger la nature en continuant de la saccager. L’économie arrivera-t-elle à sauver la biodiversité ?En revenant sur l’exemple du marché carbone et l’histoire des régulations environnementales du début du 19ème siècle, les dépossédés tente de répondre à la question.

www.lesdepossedes.tumblr.com

Les dépossédés

Réalisation Antoine COSTA – 48min 2016