Quand le sound painting rencontre le cinéma : Un ballet entre les images et la musique – blog

Ca commence par un cours de soundpainting.

Les musiciens s’assoient face au « peintre sonore ». Certains se connaissent, d’autres non. Ils ont vu les films sans leurs bandes sons d’origine. Ils n’ont pas répété.

Au milieu, entre le peintre et ses « pinceaux », il y a le support : l’écran et les images des films que vont venir habiller la peinture sonore.

 

Le peintre prépare ses couleurs.

 

Ciné-concert, 21 dec 2011, Commune libre d'Aligre 023

 

Démonstration, explication ; les gestes, et leurs significations. Le cours se fait en accéléré. C’est beaucoup d’informations d’un coup. Nous sommes sages. Nous regardons, nous essayons de retenir tout ces « mots », en si peu de temps… Heureusement : nous ne sommes que le public. Nous n’avons qu’à ouvrir grands nos yeux et nos oreilles !

 

Les lumières s’éteignent. Le film commence : Vivre, vivre, vivre.

Les sont jaillissent. Le peintre s’agite, les notes fusent, enflent, se suspendent… et reprennent de plus belle. La musique danse sur les images.

Le réalisateur est là. Le film est le sien, et en même temps un autre… Certaines scènes parlées manquent. Le montage a varié… et la bande son, si importante dans un film, n’est plus la même.Ses images ont rencontré les musiques des « pinceaux », le peintre les a accordées.

Les lumières se rallument. On est dans les temps, à commencer par celui d’une courte pause. Les regards se tournent vers le réalisateur. Il a aimé.

Ouf !

 

*** Entracte ***

 

Deuxième film, plus connu, conçu muet, montage inchangé : Le Voyage dans la lune de Georges Méliès. Du grand art. Reconnu. Encensé. Un classique parmi les classiques.

Cependant, ça reste un film de divertissement : la preuve par le son !

Le peintre lâche la bride à la créativité. Les rires, cris, sons, couacs, fusent, tempêtent… et viennent réveiller l’esprit d’aventure de ce film tant vu et revu. Il reprend de la vigueur. L’à priori« guindé » et « poussiéreux » du « vieux film » disparaît dans le rire et les exclamations facétieuses des musiciens. Ils se prennent au jeu, et nous avec eux. On rit. Ca fait du bien Nous refaisons le voyage sur la Lune, nous vibrons de concert.

Les images cessent, et les sons, emportés dans cet élan créatif, continuent encore un peu… la joie se transmet… nous n’avons pas envie que ça s’arrête. Nous, je. Je n’ai pas envie que ça s’arrête. C’est très amusant de redécouvrir Méliès.

 

Ciné-concert, 21 dec 2011, Commune libre d'Aligre 041

 

Deux films, deux rapports aux images.

Dans le premier cas, j’ai envie de foncer voir l’original, pour voir les différences, tester les sensations… profiter de cette étrangeté que l’on ressent quand on revoit en version originale un film que l’on a vu doublé et dans une version courte (à la grande différence qu’ici, la nouvelle bande son est bien plus riche qu’une bande de doublage enregistrée à la va-vite !)

Dans le second, je savoure pleinement la nouvelle version d’un film que j’ai bien dû voir cinq ou six fois. Ca fait du bien d’entendre bruisser, rire, s’exclamer… de voir revivre ces images que j’avais presque cru « dépassées »… mais non. Elles pétaient encore le feu !

Les ciné concerts, une nouvelle approche de ces vieux films de répertoire ? Une manière interactive de vivre le cinéma ? En tous cas, une manière amusante de découvrir, ou de redécouvrir des films ! Du ludique : ça fait du bien en ces temps de sérieux ! On en redemande !

 

 

Projection organisée par l’Association Synaps, collectif audiovisuel dans le cadre de leurs soirées Cinéma Voyageur.

 

Musiciens participants :

Michaël Havard au saxophone, flûte traversière, et soundpainting

Singhkeo Panya à la clarinette et au saxophone

Nicolas Bongrand au trombone

Samuel Hirsch à la basse

Arnold Turpin à la batterie

Antoine Berquet au clavier

 

Michaël Havard, Samuel Hirsch et Arnold Turpin sont membres du groupe Arat Kilo.

Singhkeo Panya est membre du groupe Eth.

Nicolas Bongrand est coordinateur de l’association Pavéjazz et puis c’est mieux expliqué sur cette page , et on en revient au cinéconcert. J’ai pas encore « vu et entendu », mais c’est très tentant ! 🙂

Quand à Antoine le « clavier mystère » de la soirée, que les autres musiciens ne connaissaient pas auparavant, et bien… ? Mystère ! (Oh « lecteur ami musicien », si tu as des infos à ce sujet : les commentaires sont aussi là pour ça ! ).

 

Pour ceux qui ont envie de s’essayer au Soundpainting, je vous invite à contacter Deniz Fisek, éducateur en soundpainting, qui propose régulièrement des ateliers : denizfisek@gmail.com